La charte du camp

Bienvenue au Climate Justice Camp ! Ici, nous construisons ensemble un espace d’échanges, de paroles et d’écoute où chacun.e à sa place. Pour que l’on s’y sente tous.tes bien, nous te proposons d’être attentif.ve aux interactions que tu as avec les autres et d’essayer de suivre ces règles :

  • Interroge-toi avant de prendre la parole

Notre race, notre genre, notre âge, notre parcours social et la manière dont nos corps fonctionnent impactent la manière dont la société nous perçoit, et donc les expériences que l’on a vécues. Avant de prendre la parole, nous te proposons de te demander si tu es concerné.e par la discussion : si oui, dis-le aux autres et si non, laisse plutôt la parole à celles et ceux qui le sont. 

  • Tes choix ne sont pas les seuls valides

Nos parcours ont fait naître en nous des besoins différents et tous les modes de vie ne sont pas accessibles et sécurisant pour tous.tes. Par exemple, c’est plus facile de se dire que l’on va vivre avec très peu d’argent si on a un filet de sécurité (famille, études…) plutôt que si on a grandi dans la précarité. Quels que soient tes choix, ne juge pas les personnes qui font autrement.

  • Ne fais pas taire la parole et les émotions des personnes concernées

Certaines discussions peuvent soulever des émotions fortes, en particulier quand on est directement concerné.e par le sujet de la discussion. N’essaye pas de “calmer” la colère ou une autre émotion chez une personne, surtout si tu n’es pas directement concerné.e par cette situation. Garde aussi à l’esprit que les personnes noires et racisées et de classes populaires voient souvent leur parole coupée sous prétexte qu’elles sont trop en colère. 

Si une prise de parole te déstabilise en tant que personne blanche ou de classe moyenne ou supérieure, parles-en avant tout à des proches ou à l’équipe écoute avant de demander à des personnes concernées de “faire un effort” pour s’exprimer calmement et avec pédagogie. 

  • Explique les termes précis que tu utilises

Si tu utilises des mots spécifiques au milieu militant ou universitaire (coucou les mots en -isme!), n’hésite pas à expliquer ce qu’ils signifient pour toi. Nous ne sommes pas tous.tes au courant de  tous les termes, de toutes les luttes, ou nous mettons peut-être un sens différent derrière le même mot.

  • Tout le monde n’aime pas être touché

Avant d’engager un contact physique, comme une bise ou un calin, demande l’avis de l’autre personne. Tu peux aussi trouver une manière plus neutre d’interagir, comme un petit salut avec la main. 

  • Consomme en conscience des besoins des autres 

Si tu veux fumer, boire ou consommer d’autres substances, demande si ça ne dérange pas les personnes autour de toi. Il y aura d’ailleurs des endroits spécifiques prévus pour boire de l’alcool et pour fumer.

Aussi, on t’invite à ne pas proposer de l’alcool, une cigarette/joint ou une autre substance à une personne, sans savoir si elle le désire. Pour les personnes qui ne consomment pas ou qui ont arrêté, ça peut être confrontant de recevoir tout le temps des invitations à consommer. 

  • Demande avant de prendre une photo

Pour des raisons de sécurité ou autres, certaines personnes ne souhaitent pas être prises en photo : demande toujours l’autorisation avant de prendre une photo, une vidéo ou un enregistrement audio.

  • Le genre d’une personne n’est peut-être pas celui que tu crois

Certaines personnes portent des étiquettes avec leur pronom: il, elle,iel, etc… . Pour les autres, tu peux leur demander quels sont leurs pronoms avant d’utiliser un vocabulaire genré. Dans tous les cas, respecte les pronoms utilisés par une personne.  

Si tu te trompes, corrige-toi, simplement, et rappelle-toi que la personne ne te dois pas d’explications sur le pronom qu’elle utilise. Si tu es dans un groupe, le plus simple est de t’exprimer de manière neutre au niveau du genre : pas besoin d’un ‘Salut les gars’; ‘Salut’ fait très bien l’affaire !

  • Ne fétichise pas les personnes noires et racisées

Évite de dire des mots exotisants (‘ta belle crinière’ ‘quelle lionne!’ ‘t’as ça dans le sang’) pour parler aux personnes noires et racisées, de leur demander d’où elles viennent sur base de leur couleur de peau ou d’essayer de toucher leurs cheveux.

  • Pratique la conversation avec douceur 

Les conversations qui se passent dans un endroit bruyant et dense peuvent être fatigantes pour certaines personnes, dont des personnes neuro-divergentes, c’est-à-dire des personnes qui sont sur le spectre de l’autisme, ont le syndrome Asperger ou un trouble de l’attention, etc. 

Avant de te lancer dans une conversation avec une nouvelle personne, assure-toi de son désir d’y participer. Certaines personnes ne sont pas très à l’aise avec le fameux ‘Salut, ça va?’ à cause de l’automatique ‘oui’ qui le suit: ne pose cette question que si tu es ouvert.e à recevoir un autre type de réponse.

  • N’infantilise pas les personnes en situation de handicap

Adresse toi à la personne qui est en situation de handicap pour tout ce qui la concerne, même si c’est parfois plus compliqué ou plus lent. Tu peux proposer une aide concrète, mais si celle-ci n’est pas souhaitée, n’insiste pas. Et surtout, ne la fixe pas avec un regard attendrissant ou en pensant que l’aider est un acte de générosité. Respecte l’autonomie de toute personne : tout le monde a sa place au camp, et c’est à nous tous.tes de le rendre le plus facile d’accès possible.

  • Comment réagir si tu as blessé quelqu’un.e ?

Si une personne te dit être blessée par quelque chose que tu as fait ou dit, reconnais son expérience et excuse-toi, simplement. Ne te sens pas attaqué.e, on parle seulement de ce que tu viens de faire ou dire. N’interromps pas la personne qui t’a interpellé.e pour expliquer ton action, concentre-toi pour essayer de comprendre ce qui a heurté l’autre personne. Si on t’a donné des recommandations et des moyens d’améliorer ton comportement dans le futur (la chance!), réfléchis à comment les appliquer. 

Nous proposons à chacun.e de prendre la responsabilité de ses actions. Si tu vois une personne faire quelque chose qui met mal à l’aise d’autres personnes, n’hésite pas à lui parler. Par ailleurs, il y aura une équipe « écoute”, que tu pourras appeler si tu ressens de l’inconfort ou de l’insécurité sur le camp.  

Des questions, des suggestions ? Cette charte fait partie d’un processus collectif d’apprentissage, n’hésite pas à venir en discuter avec nous

Merci aux rayonnantes et à lukayo pour l’inspiration